1 avril 2022
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L’hiver s’en va. L’écluse rêve
dans sa cage de fer mouillé.
Des chants d’oiseaux mal éveillés
montent de l’arbre où sourd la sève.
L’écluse parle à l’eau nouvelle,
fraîche encor de l’air vif des monts.
Oh ! Comment, par-delà les ponts,
gagner les forêts d’un coup d’aile ?
Mais l’eau déjà pense à la mer
où son désir curieux l’entraîne.
L’écluse, en sa jalousie vaine,
grince dans sa prison de fer.
Elle ouvre, comme à contrecœur,
les lourdes portes du voyage
aux péniches lentes et sages,
laissant luire l’adieu d’un pleur.
Pierre Thiollière, Garrigues, 8 mars 2022